On était à
Au Marvelous Island, entre basses électroniques et forêt amazonienne

En ce "beau" week-end de Mai, le Marvelous Island version 2014 nous a ouvert ses portes trois nuits pour nous faire découvrir trois scènes implantées sur l'île de la Porte Jaune, non loin du Château de Vincennes dans une forêt artificielle de fleurs gigantesques où une faune festivalière se développe chaque année.

Nuit 1. 23h26, une verte découverte

Photo : Facebook Marvelous

Début des festivités. Sortie du métro Château de Vincennes, nous avons le droit à un petit tour de navette "Marvelous" pour accéder au site. Elle passe toutes les 20 minutes. Une fois entrés, ce qui nous étonne c’est la petite taille du festival. Nous avons vite parcouru les trois salles, la “Temple Stage”, la “Black Box” et la plus petite des trois la “Jungle Room”. Pas le temps de chômer, il est temps de foncer au premier live.

0h12 Un maître allemand

Pas de mauvaise surprise en arrivant au Temple Stage, le berlinois Fritz Kalkbrenner (photo), attendu par les festivaliers, répond aux attentes du public avec un set entraînant et rythmé, accompagné d’une projection lumineuse réussie. On enchaîne avec Guti qui nous surprend par son live envoûtant et magnétique dans un registre house à tendance minimale. Ne connaissant qu'à moitié ce Dj de formation jazz, nous ressortons conquis de cette prestation.

3h14, Bière de la jungle

L’envie de visiter la Jungle Room et d’y goûter sa bière nous prend. Le Dj Hector envoie son set dans la petite salle. La plupart des personnes bougent sur les basses, et l’ambiance y est agréable. Agréable, pas comme le prix de cette fameuse bière : 6€ le demi, et 9€ la pinte. Trop cher pour un festival de musique.

4h18, Allememand au début, allemand à la fin

L’allemand Mathias Tanzmann (photo) fédère beaucoup de festivaliers dans la Black Box. Avec des titres de style Deep House et Tech House, il séduit l’ensemble de la salle. Quarante minutes plus tard, il est temps de rentrer pour nous.

Nuit 2. 23h37, Et c’est reparti pour un tour

Robin Schulz (photo), très attendu lui aussi, propose quelques uns de ses titres phares aux sonorités chaudes et bondissantes. Le Dj parcoure l’ensemble de son répertoire sonore devant le public euphorique et heureux de la Temple Stage. Après une salle bondée comme la Temple, une seule envie, retrouver la Jungle Room et son ambiance plus conviviale. On tombe sur le Dj Stéréoclip. En pénétrant dans son univers musical, nous adhérons tout de suite à son style deep house et électro-acoustique aux mélodies progressives et entraînantes. Un très bon moment.

1h20, strass et paillettes

En se baladant, on croise beaucoup de filles et garçons aux maquillages plus fous les uns que les autres. Nous remontons la trame de cette étrange attraction. Du visage papillon aux têtes de joker et paillettes en tout genre, nous tombons sur le stand magique devant lequel patientent quelques figures encore vierges. La tentation était forte de succomber au charme d’un make-up, mais désireux de rester “pro” nous nous sommes abstenus. On repart bon pied bon oeil dans notre chère Black Box où H.O.S.H se donne aux platines. Aucun faux pas pour lui, avec une influence dub dans sa musique. Il a réussi à faire bouger bon nombre de têtes du Marvelous Island.

2h36, le tant attendu

Solomun (photo) a ensorcelé la Black Box du Marvelous Island. Son set dynamique aux sonorités profondes et parsemées de touches vocales provoque un véritable orgasme sonore auprès des festivaliers. Arrêter de danser n’a pas été concevable lors de ce live de plus de deux heures. Son set aux rythmes variés est un vrai coup de coeur. Après une nuit chargée en émotion et propositions de drogues diverses et variées lors de chaque déplacement, nous décidons d’aller nous coucher ! Gardons des forces pour notre dernière Marvelous Night.

Nuit 3. 0h24, Jamais deux sans trois !

Même pas 24h passé nous revoilà dans la “Black Box” ! Avec un son véloce et rapide, Carlo Lio (photo) et sa Tech House font danser Marvelous Island, attirant surtout un public très pointu. Son set manque pourtant d’amplitude et de sonorité envoutante. La soirée décolle réellement avec la prestation de Gaiser. Le live est une vraie attraction auditive grâce notamment à son rythme minimal pallié de sonorités spatiales. A noter : pour plus de sensations, cet artiste est à écouter les yeux fermés.

3h38, Le dancefloor silencieux

Lors d’une petite pause, on réitère notre expérience de l’Exit festival avec le Silent Disco (photo). Si l’expérience n’est pas une folie sonore, elle vaut le détour visuel dans lequel le mélange de zombies électroniques dans un décor muet est finalement fascinant.

4h08, Dub sans fire

Nous partageons moins l’engouement pour Dubfire (photo) contrairement à la plupart des festivaliers. Son live, parsemé de voix humaines, entraine tout de meme quelques fans dans un état de trance.

4h52, T'es trop V.I.P. !

Nous profitons du live moyen de Dubfire pour observer les espaces dits “réservés”. Des carrés VIP sont installés en hauteur dans les deux principales salles : étonnante pratique en festival de musique, on se croirait en soirée clubbing parisienne. Très peu pour nous. Pour nos derniers instants de Marvelous, nous décidons de passer par la case Jungle Room avant de quitter cette île mystérieuse. French Kitchen s'y trouve et c'est une déception, entre manque de volume sonore et transitions douteuses. Une musique quand même accessible à tous. Un dernier aurevoir pour nous, on laisse ainsi aux festivaliers les plus déchaînés le privilège de voir le jour se lever ...

Côté concert

La confirmation
Fritz Kaklbrenner, une rigueur allemande sans faux pas ni folie.

La claque
Solomun, il nous a donné du plaisir, un plaisir varié non négligeable.

La déception
Dubfire, une prestation sans émotion, comme si c'était n'importe qui derrière les platines.

Côté festival

On a aimé :

- L'accessibilité grâce notamment à la navette
- La qualité sonore et visuelle
- Le choix des consommationsaux bars

On a moins aimé :

- Le prix billet de 42€ en prévente, et même 45€ sur place
- Le prix des consomations, avec une pinte à 9€
- Les zones VIP pour un festival à deux vitesses
- Le manque de variation de style dans la programation

Conclusion

Après trois nuits intenses dans ce jeune festival, cette édition 2014 du Marvelous Island a asu nous transporter - malgré quelques points noirs - dans un monde et une ambiance décalée et festive. Avec un budget conséquent à prévoir, les amateurs de musiques électroniques berlinoises peuvent facilement s'y sentir comme des poissons dans l'eau, voire des tigres dans la jungle.