On était à
2 soirées à Montréal pour Coup de Cœur Francophone

Si la France est de plus en plus réputée pour ses festivals, la Belle Province n’a rien à lui envier ! Et le festival Coup de cœur francophone est un bel exemple. A Montréal du 7 au 17 novembre 2013, ce n’est pas moins de 15 salles qui accueillent une soixantaine de concerts pour cette 27e édition ! Nous avons assisté à deux d’entre eux. 

Vendredi 8 Novembre : Sunny Duval

Le vendredi 8 Novembre 2013, c’est une bonne mise en bouche qui nous attend avec le groupe belge Dalton Télégramme. Dans la mythique salle du Lion d’Or (Cabaret), meublée de petites tables rondes nappées de rouges et éclairées par un photophore, l’ambiance est on ne peut plus intime et jazzy… Mais en voyant s’installer le groupe, on suspecte l’arrivée d’un joyeux désordre!

Si les rythmes y sonnent plutôt rock’n roll, c’est aussi des teintes de folk, de country et de la chanson forte en paroles qui résonnent. Pourtant, le public est bien arrêté sur sa chaise : accroché à chacune des tables disposées, il semble un peu tristoune à côté de l’énergie dynamique et enjouée des airs s’élevant de la scène. En tout cas nous, nous étions plutôt réceptives ! Et quand l’heure fut venue d’écouter Tequila nous n’avions qu’une envie : enchainer les shooter au rythme du tempo ! 

Outre le plaisir d’écouter des chansons entrainantes aux textes intelligents, on a adoré l’ultime chanson Réveil Matin, où le ukulélé se mêlait aux cuillères… tellement québécois ! Pour une première partie, le contrat est rempli : c’est une belle entrée! Maintenant on en veut plus et on se demande ce que nous réserve notre « plat de résistance ». 

Incontestablement, la recette du succès, avec Sunny Duval et les Sweet Cœurs. Grâce à leurs violons, percussions, guitares, chanteuses et chanteurs, on goûte à des rythmes qui nous font décoller (enfin !) de notre chaise. Sur scène, la chaleur est à son maximum, les artistes se donnent à fond, et c’est contagieux. Avec un bon rock et des influences de Saint Louis en Nouvelle Orléans, Sunny Duval, santiags aux pieds, a su nous transporter à travers les époques, des 50’s à nos jours. Les paroles françaises laissent déborder la culture de la Nouvelle France en terre américaine, pour le plaisir de nos oreilles et de nos corps, qui vibrent au son des instruments, des voix et des rires de la scène ! Comment ne pas aimer ?! Pour les novices, votre addiction passe par l’écoute du tube Amour-Amour.

Samedi 9 novembre 2013 : Mathieu Lippé

Le samedi : deuxième soirée. Malheureusement, nous n’assistâmes qu’au deuxième show proposé par le Lion d’Or: Mathieu Lippé et son orchestre. Mathieu Lippé arrive entouré de ses musiciens, et chacun prend place sur scène. Lui s’empare du micro, et à notre grande surprise, ce ne sont pas des chants qui retentissent. En fait, nous assistons à un spectacle de conteur… est-ce cela ? Ou bien à un one man show ? Car à défaut d’écouter de la musique nous subissons l’humour plutôt lourd de l’artiste. Pas très drôle, disons-le simplement.

Après 25 bonnes minutes, une fois que la période Coluche passa notre chanteur et qu’enfin la musique prend place, nous sommes « pognées* » par le beat de la batterie. Puis le clavier s’y met, le violon, la guitare... c’est magique ! Des rythmes plus enjoués que ceux de Grand Corps Malade et un slam n’ayant rien à lui envier, associé à une histoire fantastique et sympathique comme fil conducteur. On voudrait rester là, à se faire bercer par la musicalité des mélodies et à écouter les vers du poète qui se tient devant nous. C’est une invitation à entrer dans son monde onirique et merveilleux qui nous est faite.

Toutefois, le public, toujours aussi âgé et scotché aux chaises, fredonnait à peine. Contribuant à l’ambiance morne de la soirée. Nous nous devons de saluer la maîtrise du français de Mathieu, des jeux de mots et sa capacité de diction ! Pour cela : bravo. Sans avoir été notre coup de cœur, à ce festival il avait toute sa place !

A découvrir pour les amateurs de mélodies entrainantes et poétiques et de textes biens construits et cohérents. Entre le slam et la chanson, entre l’humour et le cynisme, on est toujours entre deux, et c’est à la fois ça qu’on aime, et qu’on déteste… !

Côté concerts :

Sunny Duval et les Sweet Cœurs :
On a aimé la complicité de Sunny et de la chanteuse Mara Tremblay, sa compagne à la vie et à la scène. 

Mathieu Lippé :
Lui et ses musiciens sont parvenus à nous faire voyager dans un monde fabuleux et nous ont permis de nous rappeler que les mots nous emmènent souvent plus loin que le train. A noté tout de même son humour parfois difficile à comprendre pour nos cerveaux européens (mais qui ont amusé le reste de la salle) et qui nous à empêché de profiter pleinement du début du concert.

Côté festival :

On a aimé :

- La langue de Molière était à l’honneur. La vraie star c’était elle.
Un décor à tomber et des musiciens qui nous communiquent leur passion.
- De la bonne bière pour un prix respectable

On a moins aimé :

- Un public peu réceptif, une ambiance parfois au point mort.
- La carte des vins qui honore très bien la réputation du prix du vin outre atlantique

*Expression québécoise : nous emporte, nous prend