On était à
2 jours de lives dans les gorges du Gardon

Outre le décor enchanteur, au pied du Pont du Gard, la troisième édition de Lives au Pont affichait une programmation de qualité avec entre autres IAM, Asaf Avidan, Woodkid, Wax Tailor ou Azealia Banks.

Le jeudi soir, retour en 1995, dans tous les sens du terme…

Nous arrivons dans ce beau département du Gard le jeudi sur le coup des 18h30. L’entrée sur le site se fait en passant sur le Pont du Gard, une première plus-value non négligeable. De loin, on aperçoit l’unique scène du festival et on entend déjà les balances résonner dans les gorges du Gardon. La découverte du site promet déjà deux belles soirées !

Après un before ambiancé par Zob’, un groupe de rap de la région, 1995 monte sur scène et fait le show. Les rappeurs parisiens sont à fond, plus que le public qui reste, lui, un peu statique. Heureusement, l’ambiance se décante au fil du concert et la ferveur du public autour des nouveaux prodiges du rap « à l’ancienne » atteint son paroxysme sur les derniers morceaux.

Le concert se termine à peine que la Sound Pellegrino Thermal Team (collectif de Djs) pousse quelques disques pour le changement de plateau. Ces interludes nous paraissent vite indispensables, étant donné la situation : une seule scène et des mises en place assez longues. Mais Orgasmic & de Teki Latex ont plus d’un tour dans leur sac et c’est avec brio qu’ils ont su choisir les morceaux qui ont rythmé notre attente.

Viennent ensuite les très attendus IAM, qui débutent le live avec des morceaux issus de leur dernier album « Saison 5 » et enchaînent leurs tubes aux côtés d’un public acquis à leur cause. On se remémore les succès du groupe dans une ambiance scénique « Donjon et Dragon », notamment sur « Noble Art » (featuring avec Redman et Method Man du Wu Tang Clan) ou encore sur « L’empire du Côté Obscur », où les marseillais se déchaînent avec des sabres laser. On reprendrait bien un peu de nos années collèges en dansant « le Mia », juste avant de prendre un bain de minuit dans la rivière à quelques mètres de la scène, accessible tout au long du festival. 

On se remet vite dans le bain des concerts devant Wax Tailor, qui propose un show visuel impressionnant. Les musiciens (violoniste, flutiste, violoncelliste et guitariste) et les chanteurs font partie intégrante de l’ambiance classieuse que le DJ donne à son spectacle. Le public aime et nous aussi !

Première constatation négative, les déchets s’amoncèlent autour de nous. On ne dira jamais assez fort que proposer des gobelets en plastiques jetables et des cannettes n’est pas très judicieux, qui plus est dans un festival qui a lieu sur un site classé… On oublie vite ce détail quand Azealia Banks accompagnée de son Dj et de ses deux danseurs montent sur scène. Elle nous envoie en pleine face son rap électro tropical, tout en se déhanchant « à la Yolandi  » (la chanteuse de Die Antwoord). Crinière au vent, elle fait l’unanimité, aussi bien auprès des plus jeunes que des quarantenaires qui apprécient les sons typés « Techno.com » des années 2000. Assurément le concert le plus entrainant de la soirée, malgré un public qui se vide peu à peu. SBTRKT conclut tranquillement la soirée avec un set électro très envoûtant.

Un vendredi sans fausse note

Dès 19h, Jamie Lidell vient présenter son très bon dernier album. Le personnage et sa musique, mélangeant funk et électro-pop, entraînent un public joyeux à danser sous le soleil encore brûlant du Gard. Le site se remplit rapidement et on regretterait presque qu’il ait été programmé si tôt.

Nous voilà bien échauffés par cette première danse, mais impossible de reprendre son souffle avec le rock d’Asaf Avidan, qui a décidé de nous mettre KO. Il communique énormément avec le public, nous fait chanter, danser, en alternant les mélodies calmes et captivantes et les instants électrifiants. En face de nous,ce véritable showman fait ce qu’il veut, tant avec le public qu’avec sa guitare. Asaf nous fait tourner la tête, aussi bien avec sa musique qu’avec ses petites réflexions personnelles sur le sens de la vie !

On a le temps de boire un verre bien mérité, en attendant Woodkid. Dj Sundae, comme Sound Pellegrino la veille, donne le rythme entre les têtes d’affiche, tandis qui le site finit d’être comble. A l’arrivée du lyonnais barbu au look américain,on entend s’envoler dans les airs les glapissements des fans surexcités par la présence de celui qui est clairement la tête d’affiche de ce vendredi. On aime Woodkid, pourtant on regrette l’horaire de programmation de son passage, à 22h, au moment où on s’attend à une musique plus entraînante. Malgré tout, grâce à ses visuels léchés et à l’orchestre qui l’accompagne, il nous tient en haleine jusqu’à son déjà presque mythique « Run boy run ».

Un peu endormis tout de même, on se remotive en sachant que Gesaffelstein est le suivant et qu’on va en prendre plein les oreilles. Dans un décor qui nous fait croire que sa table est intégrée dans l’entrée d’un tombeau, le dandy lyonnais arrive sur scène clope au bec. C’est parti pour plus d’une heure de techno violente et underground. Le public adore, en redemande : Gesa exauce ces souhaits ! (PS : fumer tue.)

Pour finir, c’est Vitalic qui met le feu à la garrigue. Accompagné d’un batteur et d’un Dj aux machines, il enchaîne les classiques (No Fun, La Rock 01, MyFriend Dario) et les nouveaux titres avec Stamina comme fer de lance. Le grand V nous assène le cœur de basses et de lumières ultra violentes comme si la crise d’épilepsie était la seule finalité à ce set de clôture. Le public montre enfin ses tripes mais il est déjà 2h et malheureusement c’est la fin de cette édition 2013.

 

Côté concerts

La claque :
Vitalic avec son nouveau live ultra punchy.

La confirmation :
Wax Tailor, la classe internationale pour celui qui rêve de travailler avec Tom York.

Le « déjà trop vu » :
IAM parce qu’on s’est senti vieux.

Les bêtes de scène :
Asaf Avidan & the Mojos, du rock folk, mais surtout du rock ! 

La surprise :
Jamie Lidell, la voix de « Jamie Roquai » et un show à la Jamie Lidell.

Côté festival 

On a aimé :

- Le site exceptionnel, sans aucun doute.
- La programmation sans fausse note et pour tous les goûts : rap, rock, électro.
- Les bénévoles chaleureux et souriants.
- Les Djs qui assurent la relève entre les têtes d’affiches.
- Un public principalement du sud, de tous âges, qui respire le soleil.
- La chaleur, pour les poom poom shorts …

On n’a pas aimé :

- Ne pas avoir de gobelet consigné. En plus d’être un souvenir marquant pour les visiteurs, c’est aussi et surtout le b.a.-ba pour des festivals plus propres !
- Le manque d’informations sur le site : impossible de trouver les horaires de passage des artistes.

La conclusion

Une très bonne programmation sur un site exceptionnel = un festival réussi ! Cet événement encore tout jeune attire les artistes qui semblent tous impressionnés de jouer en face d’un lieu aussi mythique que le Pont du Gard (d’autant que ce dernier est arboré d’un jeu de couleurs en cette période estivale). Cette troisième édition, quasiment complète (et ce malgré un manque de communication palpable autour de l’événement) mérite en tout cas son succès !

 

Crédit Photo : UnDisqueUnJour.com