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Louise Attaque : «On a vécu une tournée avec beaucoup de bienveillance et de chaleur»

S'il y a un groupe qui a marqué la saison festival en 2016, c'est bien lui. Louise Attaque, fraîchement reformé avec un nouvel album en piste, s'est fait plaisir sur la route des festivals, avec une énorme tournée à travers toute la France. Des Charrues à Papillons de Nuit, des Francos aux Eurock, l'été fut chargé. On avait croisé Gaëtan, Robin et Arnaud aux vingt ans du Chien à Plumes.  

Tous les Festivals : Salut les gars ! Pour commencer, on se demandait si vous n'étiez pas trop fatigués de votre immense tournée festival à travers toute la France ? Vous n'avez pas arrêté ...

Arnaud, violon : Là on sort de la sieste, ça va !

Gaetan, chant et guitare : Non ca va, au contraire, c’est plein d’énergie. On essaye de donner, mais on reçoit tellement que tout va bien. 

Comment ça se fait qu’il y ait eu autant de festivals avec Louise Attaque à l’affiche. La volonté des festivals ou la vôtre ?

Arnaud : Dès le début, on était ouvert à en faire plein. C'était logique à partir du moment où on avait décidé de remonter Louise Attaque et de faire un 4ème album. Il y avait toujours depuis le début l’idée de continuer la scène, c’est ce qui nous intéresse le plus, c’est là d’où on vient. On était prêt à prendre tout ce qu’on nous proposait, et il se trouve qu’on nous a proposé pas mal de festivals. Après c’est notre tourneur qui avait le dernier mot là-dessus.

Depuis le début de votre tournée, il y a une date en particulier que vous a marqué ? Une petite date comme le Chien à Plumes, ou une grosse date comme les Charrues ?

Gaëtan : il y en a plein des souvenirs dans des salles, des festivals. On a vécu une tournée avec beaucoup de bienveillance et de chaleur, et cela sera un beau souvenir une fois que ce sera terminé. Pour le moment, j’aurais tendance à dire demain. Ce soir ? La prochaine date.

Si on revient plus de vingt ans en arrière, comment s’était formé Louise Attaque et quel projet musical vous avait réunis ?

Gaëtan : Avec Robin, et Alexandre le batteur originel de Louise, on avait un groupe avant de rencontrer Arnaud qui s’appelait Caravage, et on jouait un rock électrique un peu approximatif, et un jour on a décidé d’arrêter ça, de faire autrement. Et le autrement ca a été de prendre des instruments acoustiques, de chanter en français, et on a pris en référence un groupe américain qui s’appelait les Violent Femmes, et on s’est mis à jouer. L’idée aussi de rencontrer le violon petit à petit.

Robin, bassiste : Avec Caravage, on était dans un chemin où tout était foireux, on jouait dans des endroits où les gens ne venaient pas, où le patron de l’endroit ne payait pas, le camion ne marchait pas … beaucoup de galères ! Et quand Louise est apparu, tout a changé. 

Ca vous fait quoi de vous dire qu’il y a des chansons de Louise Attaque qui ont marqué des générations ?

Gaëtan : C’est difficile de répondre à cette question ... c’est une chance inouïe, on s’aperçoit que beaucoup de gens ont tendu l’oreille, ont encore envie de tendre l’oreille. On a un premier album qui a résonné beaucoup, et sur le coup on l’a vécu sur scène. Pourquoi revenir sur scène ? Car c’est là où on est né, où on a fait de la musique ensemble. Ce qui nous intéressait, c’était de la jouer, de la vivre. Puis après au moment du deuxième album, ces chansons nous collaient tellement qu’on était un peu réduit à ça, qu’on était encombré avec elles. C’est humain, le temps passe. On est heureux de jouer les chansons qu’on a écrites il y a six mois comme il y a 20 ans.

C’est compliqué de dépasser ces succès énormes du 1er album, qui résonne toujours autant aujourd’hui ?

Gaëtan : Ce n’est pas par cette angle là qu’il faut prendre. On a proposé des choses auxquelles on croit, et on ne calcule pas derrière. La raison pour laquelle on s’est retrouvé, c’était de se dire qu’on avait encore des choses à faire en commun, des choses qu’on ne connaissait pas encore. On n’est pas nostalgique, on court pas derrière notre jeunesse. On vend moins d’albums aujourd’hui, mais ce n’est pas un problème. On existe, on vit, c'est ce qui compte.

Après plusieurs rendez-vous manqués, vous voilà enfin au Chien à Plumes. C’est la première fois que vous venez en Haute-Marne ?

Arnaud : Non, on a joué même avant le Chien à Plumes je crois. C’était où ?

Gaëtan : Je sais pas ! (rires) Le temps a aussi un peu d’impact sur lui ... 

Arnaud : Mais si, l’affiche qu’on a vu hier avec notre nom en 1996, non ?

Gaëtan : Oui mais hier, c’était le festival d’hier ! C’était pas ici (rires)

Arnaud : Bon, mais de façon certaine on est venu il y a 10 ans !

Gaëtan : Mais non, on n’est jamais venu ici. On va arrêter d’écouter mes amis, le plus jeune des trois c’est moi, je dois encore être celui qui a toute ma tête

Propos recueillis par Morgan Canda