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Last Train : “Ca fait 10 ans qu'on joue sans avoir sorti un seul album"

Porté par des jeunes Mulhousiens d’à peine 20 ans, Last Train n’a que deux EP au compteur mais tourne déjà comme un groupe confirmé : en Europe jusqu’en Chine, en plus de faire la première partie de Muse ou encore de Johnny Hallyday. En attendant leur premier album, nous les avons rencontrer lors de leur passage au Download, l’occasion d’en savoir un peu plus sur eux.

Tous les festivals: Salut les garçons. Qu’est-ce que ça vous fait d’être à l’affiche du Download festival ?

Julien (guitare) : On est très contents d’être sur un festival aussi gros. C’est assez marrant parce que c’est vraiment un festival très axé métal et ce n’est pas ce qu’on écoute forcément. On tend une oreille aux groupes et ça nous permet de découvrir des trucs. Se retrouver sur le même festival que Biffy Clyro et Rival Sons qu’on adore, ou des plus impressionnants comme Rammstein et Megadeth on se dit quand même : « c’est cool ! ».

Vous écoutez du metal ?

Jean-Noël (chant) : Pas trop non. Y’a des groupes qu’on écoutait quand on avait 12 ans, comme Rammstein. Mais par exemple je n’ai jamais écouté Iron Maiden et Korn et ça me touche pas du tout. On se demande un peu ce qu’on fait là, mais on est assez touchés d’être sur la première édition du Download. Quand on nous a proposé ça a été un oui direct et franc, c’est juste qu’on a moins d’affinités avec le style.

Quel est le meilleur festival que vous ayez fait en tant qu’artiste ?

Julien (guitare) : Le Printemps de Bourges c’était un très très bon souvenir. Pour l’anecdote, on a garé le camion et je suis juste allé chercher à boire. Quand je suis revenu le camion était vide ! Tout était déballé ! Y’a des festivals comme ça où tout est bien ficelé. Ça s’est pas toujours passé comme ça. Ça nous arrivera d’ailleurs en Chine où l’on va faire des salles de 80 personnes. J’ai pas envie que ça devienne blasant. On a fait les Passagers du Zinc à Besançon, on se marchait dessus, les gens étaient sur scène. C’était juste trop bien. Là les gens sont à 10 mètres à cause du crash… Ce sont des autres feeling, y’a pas de meilleurs endroits que d’autres…

Vous avez joué aux Inrocks Philips en novembre dernier. C’était une grande scène et le public ne s’attendait pas forcément à vous…

Jean-Noël : On est super fiers d’avoir été sur la programmation parce que c’est un beau festival, et qu’il y avait Alabama Shakes en tête d’affiche. Notre seul live disponible en vidéo c’était là-bas. Et ce qui est marrant, c’est que tous les commentaires insultent le public. C’est pas qu’ils n’étaient pas réceptifs, c’est surtout qu’ils analysaient le bordel pendant 40 minutes. Donc effectivement ça pogote pas, y’a pas des circles pit comme ici (rires) ! On a du convaincre les gens comme on doit le faire encore ce soir. Pour nous c’est un de nos meilleurs souvenir, y’avait un super feeling, c’était une grosse belle date sur Paris.

Si demain vous deviez créer un festival avec tous les moyens possibles, il ressemblerait à quoi ?

Tim (basse) : Déjà il sera sur la Lune. On l’appellera “Rockin’ on the Moon” ! Les gens sauteront de manière hyper lente à cause de la gravité. D’ailleurs les groupes s’adapteront en jouant plus lentement pour être en accord.

Antoine (batterie) : En line-up…Tous les anciens genre Tragedy, K-Maro, Willy Denzey… ! Ça serait la stage « So 2000’s ! », pour les teen-agers. (rires).

Tout le monde : Bon il y aurait quand même des groupes cool. Queen of the Stone Age, Nine Inch Nails, Pixies, NTM, Band of Skulls, Jeanne Added !

Julien : Je veux de l’électro. Genre à 3h du matin t’es qu’en milieu de soirée et ça continue jusqu’à 13h, t’en as même marre à la fin !

Tim : Et ça finirait avec un feu d’artifice tiré depuis la Terre ! (Ndlr : les garçons approuvent et applaudissent l’idée). Et l’after est sur Mars. T’y vas comme dans Gravity avec un petit jet-pack.

Vous allez jouer en Chine, dans quels autres endroits vous aimeriez vous produire ?

Tout le monde : Partout !

Jean-Noël : Y’a pas de liste, ça a toujours été dans la dynamique du projet d’aller jouer ailleurs dès qu’on a eu les moyens de se déplacer. C’est toujours pour le kiff, pour découvrir un autre public et de nouvelles choses. On veut faire des concerts improbables auxquels on aurait jamais pensé.

Vous êtes rentrés en studio en avril dernier… Comment ça se passe ?

Tim : On a pris un a malin plaisir à tourner pendant 2 ans et ça fait 10 ans qu’on joue sans avoir sorti un seul album. Un titre comme Fire, qui est très fort pour nous, est déjà sorti sur un EP depuis 1 an et demi. Mais d’un autre côté c’est notre premier album et on a envie que ce soit la plus belle chose qui sorte de nous.

Jean-Noël : Honnêtement avec du recul, que l’album soit bien ou mal accueilli, c’est un détail. On continuera à tourner derrière. Par contre faire l’album qui nous correspond et dont on soit vraiment fier c’est une grosse pression et une grosse motivation.

Propos recueillis par Juliette Ortiz