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Girl Band : "En festival, on essaye de s’amuser le plus possible pour combattre la routine"

Girl Band, c’est du rock hargneux et énergique qui ferait convulser un comateux. Venus tout droit de la scène dublinoise, Dara, Adam, Daniel et Alan ne laissent jamais le public s’ennuyer. Nous avons rencontré ces deux derniers juste après leur concert à We Love Green.

Salut les mecs ! Vous venez de passer sur la grande scène, comment c’était ?

Daniel : C’est le premier festival qu’on fait depuis l’année dernière et c’est cool de se retrouver sur des grandes scènes comme ça, même si c’est un peu difficile d’y avoir ses repères.

Alan : Ouais c’était bien ! Comme l’a dit Daniel c’est notre premier festival depuis un bail, on n’était pas forcément stressés mais on avait presque perdu l’habitude de ce genre de scène.

Vous avez vu les pogos ? Ça vous a plu ?

Daniel : Grave ! Les gens étaient à fond, même si beaucoup étaient là pour le groupe d’après (PNL). Les Français savent se donner complètement et je trouve ça cool.

Alan : Ça nous arrive assez souvent d’avoir des moshpits durant nos concerts. Quand on fait des shows à Dublin et qu’on invite nos potes à se mettre tout devant, on sait qu’ils ne feront jamais de pogos, qu’ils viennent pour nous voir et c’est tout. Par contre les gens derrière eux en font pas mal mais ça dégénère rarement.

Daniel : Quoiqu’un jour on a vu un pauvre gamin de 10 piges pris dans un pogo, il était terrifié.

Quel est votre état d’esprit lorsque vous passez sur scène ?

Alan : On essaye de toujours garder le même état d’esprit mais si on est fatigués ou stressés, ça peut influencer notre énergie.

Daniel : Aujourd’hui on était de bon poil.

Quel est le meilleur festival dans lequel vous ayez joué ?

Daniel : On en parlait tout à l’heure et on ne sait pas trop si un festival peut prévaloir sur les autres. On adore les festivals irlandais parce que tous nos potes sont là pour faire la fête avec nous ensuite. En dehors de l’Irlande on en a fait de très bons, la Route du Rock reste un super souvenir. Primavera aussi c’était assez dingue.

Alan : Je confirme ! Pour l’anecdote, notre batteur devait réserver le ferry depuis l’Irlande pour deux dates en France puis Primavera. Il a complètement déconné et n’a pas réservé. On a dû annuler les deux premières dates. On a quand même pris notre bagnole dans le ferry pour rouler jusqu’à Barcelone. On est arrivés le lendemain à 7 heures du matin, le jour où on jouait. Notre chauffeur venait tout juste d’avoir son permis et on lui a demandé de rouler non-stop pendant 16 heures. Il s’est enfilé plus de Red Bull que de raison, le pauvre ! C’était ultra galère mais aujourd’hui ça fait un super souvenir.

Daniel : Et là-bas on a été super bien accueillis, beaucoup de gens étaient venus exprès pour nous voir. C’était le premier festival digne de ce nom qu’on ait fait et la première fois qu’on avait droit à des boissons gratuites ! On était comme des dingues. Mais le problème quand on enchaîne les festivals, c’est que nos concerts finissent par se ressembler. Alors on essaye de s’amuser le plus possible pour combattre la routine.

Vous allez faire plusieurs festivals cet été (This Is Not A Love Song, Body and Soul en Irlande, le Pitchfork…). Est-ce qu’il y en a un que vous attendez avec impatience ?

Daniel : On a très hâte de faire Body and Soul parce que c’est chez nous ! On sera sur la main stage donc ça va être assez excitant. Il paraît que ce festival est incroyable. On pense que ça va être une belle expérience.

Si vous pouviez créer un festival de toute pièce, il ressemblerait à quoi ?

Alan : Déjà on le ferait sur une plage, au soleil. Ça nous changerait de la météo en Irlande.

Daniel : Pour le line-up ce serait difficile parce que la plupart des artistes que j’aime sont morts. Je mettrais bien James Brown en tête d’affiche, Led Zeppelin aussi c’est certain, rien que pour se fumer un gros joint devant. Et puis la dernière tête d’affiche ce serait...

Alan : Beethoven ! (rires)

Ce sont vos inspirations ?

Alan : Ouais, quelque part entre James Brown, Led Zeppelin et Beethoven. Je trouve que ça nous résume bien.

Vous êtes de Dublin. Vous n’auriez pas de bons festivals ou de bons artistes à nous conseiller ?

Alan : Je recommande vraiment Body and Soul, parce qu’on y joue cette année. Du coup tous vos lecteurs devraient venir ! Niveau taille c’est au même niveau que We Love Green, pas super grand mais très accueillant et apparemment l’ambiance est super. L’année dernière la tête d’affiche était Nick Cave. Même s’il devient de plus en plus populaire, il arrive à garder le même esprit et la même petite communauté depuis tout ce temps et c’est franchement cool.

Daniel : Quant aux artistes made in Dublin on peut recommander Paddy Hanna, Mhaol (ça veut dire “courageux” en irlandais) ou encore Cian Nugent.

Propos recueillis par Antonia Louveau et Juliette Ortiz
Photo de Lou Winckler