Interviews
Boulevard des Airs : «On a le challenge de séduire des gens qui sont venus pour voir un autre artiste que nous.»

Après une tournée des zéniths, le groupe Boulevard des airs a enchaîné, une tournée des festivals cet été. Ils ont notamment fait escale à la Fête du Bruit dans Landerneau, le 11 août dernier. Avant de monter sur scène, Florent Dasque et Sylvain Duthu ont causé festivals avec nous.

Tous les festivals : Est-ce la première fois pour vous à la Fête du Bruit danse Landerneau ? 

Florent Dasque : C'est la première fois qu'on joue ici car c'est la première fois qu'on est invités. On ne connaissait pas le festival et on a été surpris d'être invité, vu la programmation. On est ravis de partager cette affiche, très éclectique. Il y en a pour tous les goûts et ça nous convient très bien.

Jouer ici, est-ce que ça a une signification particulière alors que vous venez de sortir la reprise du "Bagad de Lann Bihoué", chanson dans laquelle Landerneau est citée ?

Florent Dasque : Ça n'a pas trop de rapport, déjà le bagad ne sera pas là ce soir. Mais on adore revenir en Bretagne à chaque fois. C'est un des territoires qui nous a invité en premier alors qu'on n'était pas connus. Aujourd'hui, on essaie d'y passer beaucoup de temps et quand on nous a proposé ce projet en Bretagne on a tout de suite accepté.

Quel est votre meilleur souvenir de festival en tant que musiciens mais aussi en tant que spectateurs ?

Florent Dasque : En tant que festivalier ce sont les Déferlantes dans le sud, à Argelès-sur-Mer, c'est super. On y a joué, et on y est retourné avec des amis deux jours après parce qu'on était en off. C'était juste pour profiter du festival et c'était vraiment génial car il y avait une super affiche, il n'y avait pas trop de monde et on pouvait se retrouver facilement. L'endroit est magnifique. En tant que musicien, je ne sais pas, il y en a tellement…

Est-ce que vous vous souvenez du tout premier festival où vous vous êtes produits ?

Florent Dasque : C'était à Melle en Scène, à Melle, la ville de Ségolène [Royal]. Ce festival nous avait appelé alors qu'on n'était vraiment pas connus et ça nous avait même coûté des sous d'y aller. Mais c'était très chouette. On s'en souvient tous. Ça a été un point de départ dans notre région, un bon moment, un bon souvenir.

Si vous deviez créer votre festival, comment serait-il ? Quelle en serait la programmation ?

Florent Dasque : On a déjà participé à l'organisation d'un festival chez nous, pendant plusieurs années. On faisait quelque-chose qui ne coûtait pas très cher, avec des groupes locaux et des têtes d'affiches pour faire venir du monde. Mais l'idée c'était de filer un coup de main aux artistes qui étaient autour de chez nous.

Comment vous tenez le rythme de votre tournée des festivals de l'été  ?

Sylvain Duthu : Deux ou trois heures après le concert, le bus repart pour la date suivante et on dort dans le bus, c'est notre temps de récupération officiel. Après, il faut savoir que dans une journée de festivals comme celle-ci, on a le temps, si on veut, d'aller voir un kiné, de faire une sieste etc. Honnêtement, physiquement ce n'est pas non plus l'usine. On ne va pas se plaindre. C'est assez facile de tenir le coup en sachant en plus que sur une semaine de tournée comme celle-ci, il y a au moins un jour ou deux chez nous à la maison.

Qu'est-ce que vous demandez au catering ?

Florent Dasque : Au catering, l'endroit où tout le monde mange, aucun artiste ne fait venir son traiteur. Ou alors on ne l'a pas encore croisé. Après, les demandes particulières sont dans les loges. Nous on n'en a pas trop, à part quelques fruits. Dans l'équipe on a un végétarien, qui, de temps en temps n'est pas végétarien donc il n'est pas très contrariant pour les cuisiniers.

Comment vous abordez la tournée de festivals de cet été par rapport à votre propre tournée que vous avez jouée juste avant en salles ?

Florent Dasque : On fait différemment car avant d'arriver sur les festivals on était en zéniths et effectivement il y a toute une scénographie, un décor, qui sont faits pour raconter une histoire pendant deux heures. Alors que là, dans un festival comme aujourd'hui où on ne joue qu'une heure, où les gens font 4 ou 5 concerts dans la soirée, il faut aller un peu plus à l'essentiel. On a un peu moins le temps de raconter une histoire, il faut être directement dans l'énergie. On a aussi le challenge de séduire des gens qui sont venus pour voir un autre artiste que nous et ce n'est pas plus mal.

Avez-vous découvert des artistes en festivals ?

Florent Dasque :  Oui, plein ! L.E.J, par exemple. Quand on les a fait venir pour notre première partie, personne ne les connaissait, le buzz n'était pas créé. Jahneration aussi, avec qui on a joué à Décibulles il n'y a pas longtemps. Je suis allé les écouter tout à l'heure et j'ai été agréablement surpris, c'est super.

Sylvain Duthu : A chaque fois on découvre des artistes qu'on connaissait peu ou mal. C'est ça qui est aussi intéressant pour nous, passer de l'autre côté de la barrière pour être festivalier et kiffer la soirée.

Propos recueillis par Laura Bruneau