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Un collectif proteste contre la baisse de volume en festival

Le Hellfest, les Nuits Sonores, Solidays ou encore Dream Nation sont montés au créneau pour ouvrir le débat sur le décret passé en août dernier qui visait à réduire le volume sonore maximal autorisé en festival.

En août dernier, un décret annonçait la limitation du volume dans les festivals, discothèques, et autres événements diffusant du son à un public nombreux. Ce texte visait à prévenir les risques liés au bruit et aux sons amplifiés. En passant des 105 décibels autorisés depuis 1998 à 102. L'annonce avait suscité plusieurs réactions de la part des festivals et autres événements concernés. Deux mois plus tard, un collectif est en train de se monter pour protester avec une tribune publiée dans Libé.

"Faites du bruit pour sauver la musique"

Voilà le nom de la tribune parue dans Libé, le 20 octobre dernier : « Nous considérons les restrictions sur le son amplifié comme une atteinte au droit moral des auteurs sur leurs œuvres, par là même dénaturées. Qui aura envie de payer son entrée dans un lieu où la musique sera réduite par la restriction sonore, à n’être qu’un lointain écho d’elle-même ? », écrivent les signataires. Et on ne peut pas dire que ces derniers sont inconnus au bataillon. Parmi eux, Laurent Garnier, Jean-Michel Jarre, Jack Lang ou encore Jeff Mills. Mais c'est aussi des institutions qui se joignent à la lutte et des festivals comme le Hellfest, les Eurockéennes, Solidays, Dream Nation, le Weather Festival ou encore les Nuits Sonores.  De quoi donner un poids conséquent à cette manifestation.

Les vibrations sonores, parties intégrantes de l'art d'un concert

Le sensations que provoquent un son à haute intensité sont mises au coeur du débat. On ne ressent pas une musique de la même façon selon le volume choisi. La tribune explique : « la sensation de vibration perçue physiquement par le public et inscrites dans l’ADN des œuvres musicales. » En particulier les basses, celles « qui font danser » et qui sont jugées presque systématiquement sur n'importe quel événement musical. « Au volume exigé par ce décret, la sensation physique n’atteint plus son objectif. Si nos corps, nos capacités de perception, nos mémoires ont du mal à y renoncer, c’est bien que cela fait partie du bonheur d’entendre ces œuvres dans leur plénitude. Ce décret les défigure, ce texte les dénature. » Un débat qui en deviendrait presque philosophique sur le bonheur que provoque la musique, bonheur jugé menacé par ce décret. Pour ces raisons, Aurelien Dubois le président de la Chambre syndicale des lieux musicaux, festifs et nocturnes a demandé une annulation du décret au Conseil d’Etat le 9 octobre 2017. L'ouverture d'un débat public a aussi été demandée. La discussion a d'ailleurs été ouverte et relayée par certains festivals comme les Eurockéennes de Belfort :

En attendant toute modification, les festivals et autres événements doivent toujours baisser le volume et être prêts à rendre des rapports en cas de contrôle.