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Jack Lang s'oppose aux multinationales de festivals

Le 22 et 23 juillet dernier se déroulait la toute première édition du Lollapalooza à Paris. Le géant américain Live Nation,  lançait le weekend dernier un événement grand public avec une pléthore de grands noms tels que Red Hot Chili Peppers, DJ Snake, Lana Del Reye, Imagine Dragons ou The Weeknd. Si la venue de telles têtes d'affiche devait séduire les festivaliers de l'hexagone, elle dérange pour Jack Lang.

S'il est à présent président de l'Institut du Monde Arabe, l'ancien ministre de l'Education Nationale et de la culture Jack Lang n'a pas oublié son attachement à la musique. Celui qui a instauré la Fête de la Musique en 1982 n'a pas mâché ses mots le 22 juillet dernier sur la première édition du géant américain Live Nation à Paris, le Lollapalooza. Il reproche "l'invasion de multinationales américaines sur la vie musicale française". Plus précisément, c'est le fait que des géants puissent toucher les subventions locales qui semblent déranger l'ancien ministre, évoquant au passage Rock en Seine, racheté il y a quelques mois par Matthieu Pigasse " Live Nation étend son empire sur l'organisation de concerts en France et en particulier à travers le festival Lollapalooza. Le groupe américain AEG, déjà scandaleusement présent dans le capital de Bercy (la salle de spectacles), rachète Rock en Seine tout en bénéficiant des subventions locales." Rock en Seine n'est cependant pas lié à Live Nation mais au groupe américain AEG, le leader mondial des salles de spectacles qui détenait déjà 30% de la salle parisienne de Bercy.

En effet, ce système est d'après lui nuisible pour la diversité, l'art musical et les festivals indépendants. "La prise de pouvoir par ces groupes risque de tuer la diversité, de mettre en péril les festivals indépendants, de favoriser une inflation destructrice des prix et d'encourager la spéculation dans l'art musical sous toutes ses formes" ajoute-t-il tout en critiquant les pouvoirs publics, jugés bien trop passifs face à ces grands groupes privés. Il est rejoint par Geneviève Girard, productrice de spectacles et organisatrice de tournées, à la tête d’Azimuth Productions : "On est déstabilisé. Les groupes étrangers, maîtres de la billetterie, assèchent le marché pour revendre les places plus cher et même si c'est interdit en France, cela impacte l'Hexagone par ricochet. Et ils contribuent à une inflation des cachets des artistes ». « Ces mastodontes vont contribuer à étouffer les petits producteurs si les élus n'en prennent pas conscience »

Du côté du festival, on préfère rassurer . «On aurait été ravis d'accueillir [Jack] Lang sur le festival afin qu'il se rende compte que c'est une initiative locale, faite par une société française [...], qui compte 65 salariés et emploie pour l'organisation de Lollapalooza 1 500 personnes, toutes rémunérées, sans bénéficier d'aucune subvention publique», répond le directeur général adjoint de Live Nation France, Matthias Leullier. Le festival crée donc de l'emploi et ne dispose pas de subventions, contrairement à Rock en Seine ...

Crédit photo : Jaufret Havez