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Les festivals de musiques actuelles en France, entre dynamisme et fragilité

Une étude des festivals français menée par l’IRMA, la SACEM et le CNV analyse la scène festival actuelle et démontre qu’ils sont incontournables dans le paysage culturel français, même si beaucoup d’événements restent fragiles.

Jazz ou électro, l’été au mois de juillet, moins de 10 ans, sur 1 à 3 jours en île-de-France, voilà à quoi ressemblerait le visage d’un festival en France. Des festivals qui participent grandement à la dynamique culturelle du pays, mais de plus en plus menacés du spectre de la disparition.

Trois organismes, le Centre National de la chanson des Variétés et du jazz (CNV), le centre d’Information et de Ressources pour les Musiques Actuelles (IRMA) et la Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique (Sacem) ont mené conjointement une étude sur 1615 festivals en 2014. Une conférence de presse lors du Printemps de Bourges a eu lieu ce mardi 27 avril avec la participation de nombreux programmateurs et directeurs de festivals.

51 festivals disparus pour 44 créés

Les festivals sont en France l’un des principaux moteurs du spectacle vivant. Un chiffre clé ressort de l'étude : ils représentent 27% de la fréquentation payante des spectacles, et 22% de la vente de billetterie. Un facteur beaucoup plus important en Bretagne, avec 62% des recettes de billetterie et 56% de la représentation payante.

Mais l’existence des festivals reste fragile, dans un contexte plutôt tendu financièrement avec la question de la baisse des subventions publiques. En 2014, 51 festivals ont disparu, contre 44 créés. Un solde négatif bien à l’inverse de l’année passée, avec 29 festivals disparus et près de 86 festivals crées. Un danger qui guette les festivals que l’étude appelle à “relativiser” tout en appelant à rester vigilant.

Ces chiffres viennent cependant confirmer la dernière carte des festivals disparus publiée il y a quelques mois. Difficile de dire la suite des événements : Les Giboulées ou la voix du Gaou ne sont plus, mais d'autres apparaissent comme le Heartbeats, le Big Love ou l'Edition festival.

Les festivals restent très jeunes dans l'hexagone. 48% des festivals ont moins de 10 ans d’existence, 34% entre 10 et 20 ans et seulement 19% dépassent les 30 ans. Cela pointe à la fois le dynamisme dans la création des festivals au début des années 2000, et la fragilité de tels évènements sur la scène musicale française.

Trois régions pour plus de 50% des festivals, 84 festivals le premier week-end de juillet

L’analyse dresse également les principales caractéristiques morphologiques des festivals : ils sont d’abord à 29% des rendez-vous de jazz, à égalité avec la musique électronique. Quid de la place de la pop et du rock, sans doute noyés entre la chanson et les festivals généralistes. L’île de France, la région Rhône Alpes et la PACA sont les trois régions qui accueillent le plus de festivals, avec une moyenne nationale de 6 festivals pour 100 000 habitants. Ces trois régions représentent plus de 50% de la masse festival. Pour autant, on ne retrouve pas cette “diagonale du vide”, et les festivals recouvrent tout le territoire français.

Le mois de juillet est le plus prolifique en festivals, avec pas moins de 422 organisés, contre 236 en juin et 224 en août. On arrive même au chiffre de 84 festivals pour le seul premier week-end de juillet, avec notamment des grands noms comme les Eurockéennes, le Main Square ou Beauregard.

Une étude très riche qui n'en reste pas moins incomplète, notamment par l'absence de l'Outre-Mer. Le dynamisme des festivals se retrouve également dans l'impact économique régional créé, et dans l'augmentation constante du nombre de festivaliers. A moins que cette dynamique ne profite seulement aux gros festivals ?

Retrouvez l'étude complète ici